Let’s strike the crisis: towards an Autumn of struggles!
But, if the violent proletarization of youngsters aims at weakening their reclaiming potential, it is exactly on this level, which envisages an antagonist inclusion rather than a productive one, that the possibility of “recomposing-against” a fragmented and scattered social background opens up for us. Our conterpart’s political recomposition, indeed, is not lacking ambivalences inasmuch as, with the bloc of consensus sorrounding Renzi, every space of representation within the institutional arena is closed for those subjects who are currently paying for the crisis. Thus we want to aggregate and catalyze this social antagonism, that is spontaneous, widespread, yet struggles to attain a collective dimension.
This is the reason why, this fall, we want to experiment forms of social strike capable of exceeding both classical and sectorial forms of abstention from labour, and the exclusive activation of already existing processes, thus taking the challenge of blocking the city and its fluxes, of attacking the counterpart in its places of accumulation and extraction of value. We want to start again from the wealth of the struggles that have crossed our territories, yet aware that we cannot be content with them. During this year, many experiences of reappropriation and struggle for housing rights have been able to articulate the issue of income starting from concrete social needs, proposing a social front opposing the crisis, and creating the conditions for a new availability to the struggle – because the processes of pauperization are also an attack to our collective power balances. Now, we think that it is important to bet on the dialogue with unprecedented and atypical segments of the social composition; which are extraneous to our backgrounds, but whose effervescence exceeds and overcomes the stereotype of the constituency for right-wings and populisms. Thus the opposition to taxes, that has already proved to be a ground for social contrapposition in either ambiguous and/or individual forms, may become a political issue to experiment, in the light of the functon of direct deprivation of income in order to feed the system of great works and the concentration of richness that taxation is emboding by now, yet lacking any redistributive purpose. In the same way the Italian EU presidency semester and its kermesses’ agenda can represent for us a prospect of possibilities for a widespread social conflict against EU and Trojka’s policies about labour, income, migration management, education, taxation, finance and great works.
Therefore, we invite all struggling organizations, territorial movements, grassroots and antagonist trade unions to experiment paths of activation on their own territories that can lead us to accumulate processes towards the building of two days of collective mobilization that will happen during next fall: a metropolitan social strike on October 16, to be embedded in the European week of mobilization for housing rights “Stop evictions-take the city”; and another, again of European range, on November 14 in proximity to the international day of students’ struggles. Moreover, in the light of the protest against Expo in May 2015, we invite all struggling organizations to take part to the national assemblies for debating, reflecting and presenting political proposals that will be called in Milan, in order to imagine together an European opposition to the crisis’ policies.
Lastly, with our glaze pointed at the autumn which awaits us and at the territorial struggles ranging from Susa Valley to NoMuos in Sicily, we can’t help thinking about Paolo, Luca, Graziano, Francesco, Lucio and all our comrades that are currently jailed or under home arrest for the generosity with which they took part to our common struggles. We want them back at our side as soon as possible. In the same way, while the Israeli invasion against the Gaza strip is starting, we stay besides all the Palestinian men and women, victims of an umpteenth attack against struggling people. And with our glaze to the Mediterranean graveyard where the tragedy of many rejected lives takes place, we can’t help but considering wars, invasions and bordering policies as manycapitalist dispositifs against which we ought to project the prospect of our struggles.
Plenary assembly in Venaus of movements against austerity and precarity – 13th July 2014
Qui sotto la traduzione in francese a cura di http://oclibertaire.free.fr
Faisons la grève de la crise : vers un automne de luttes!
La consolidation du gouvernement Renzi et du bloc des réformes, dans le cadre de la présidence semestrielle de l’UE, constitue une deuxième phase des politiques d’austérité où de timides concessions aux classes moyennes afin de stabiliser l’équilibre entre les différents blocs sociaux coexistent avec l’approfondissement de l’attaque contre le revenu et la détérioration générale des conditions de vie. Le modèle de cette reproduction sociale dans la crise est désormais caractérisé explicitement par la pratique de pillages des territoires et de leurs ressources, la disciplinarisation de la pauvreté par le travail, la fragmentation et la fragilisation de larges catégories sociales.
Les processus de marginalisation générés par l’initiative capitaliste approfondissent les différences existantes et opèrent de nouvelles coupures sociales : un segment générationnel, entre autres, est l’objet d’une exclusion sans précédent, tant sur le plan social que sur celui de la production, en termes de valorisation de ses propres capacités et de satisfaction de ses propres besoins. La réponse institutionnelle à cette question s’incarne dans le modèle Expo2015 : d’énormes profits pour ceux qui spéculent, et du travail gratuit ou sous-payé, strictement à durée déterminée et précaire pour nous.
Mais, si la prolétarisation violente des plus jeunes vise à affaiblir leur potentiel revendicatif, c’est exactement sur ce plan, celui d’une inclusion non productive mais conflictuelle, que s’ouvre pour nous la possibilité de ‟recomposer-contre” un territoire social fragmenté et dispersé. La recomposition politique de notre camp ne manque pas, en effet, d’ambivalences dans la mesure où, avec le bloc de consensus entourant Renzi, pour ceux qui paient la crise se ferment tous les espaces de représentation dans l’arène institutionnelle. De cette opposition sociale, spontanée, diffuse, mais qui a du mal à assumer une dimension collective, nous voulons être les agrégateurs et les catalyseurs.
C’est la raison pour laquelle nous voulons expérimenter, cet automne, des formes de grève sociale et métropolitaine qui soient capables de dépasser aussi bien les formes classiques et sectorielles de l’abstention au travail que l’activation exclusive des processus déjà existants, et relever ainsi le défi du blocage de la ville et de ses flux, d’attaquer l’adversaire dans ses lieux de l’accumulation et de l’extraction de la valeur. En repartant de la richesse des luttes qui ont traversé nos territoires, mais conscients que nous ne pouvons pas nous en contenter.
Au cours de cette année, de multiples expériences de réappropriation et de lutte pour le logement ont su décliner la question du revenu à partir de besoins sociaux concrets, en proposant un front social d’opposition à la crise, et en créant les conditions d’une nouvelle disponibilité à la lutte – parce que les processus de paupérisation sont aussi une attaque sur nos rapports de force collectifs
Aujourd’hui, nous pensons qu’il est important de miser sur le dialogue avec les nouveaux segments, inhabituels, atypiques de la composition sociale ; qui sont étrangers à nos contextes mais dont l’effervescence excède et dépasse le cliché du réservoir électoral pour les droites et les populismes.
Pour cette raison, l’opposition aux impôts, qui s’est déjà révélé être le terrain d’une opposition sociale dans des formes ambigües et/ou individuelles, peut devenir une question politique à expérimenter face à la fonction de privation directe de revenus dans le but d’alimenter le système des grands projets et la concentration de la richesse que revêt maintenant la fiscalité en l’absence de toute finalité redistributive. De la même manière, le semestre italien de la présidence de l’UE et le calendrier de ses kermesses peuvent représenter pour nous une perspective de possibilités pour un conflit social généralisé contre les politiques de l’Union Européenne et de la Troïka sur le travail, le revenu, la gestion des flux migratoires, l’éducation, la fiscalité, la finance et les grands travaux.
C’est pourquoi nous invitons toutes les réalités de lutte, les mouvements territoriaux, les syndicats de base et antagonistes à expérimenter des modes d’activation et de mobilisations sur leurs propres territoires qui nous conduisent à sédimenter des processus vers la construction de deux journées de mobilisation collective au cours de l’automne : une grève sociale métropolitaine le 16 octobre, qui s’insérera dans la semaine européenne de mobilisation pour le droit au logement “Stop evictions – Take the city” [‟Stop aux expulsions – Prenons la ville”] ; et une autre, de nouveau de dimension européenne, le 14 novembre à proximité de la journée internationale des luttes des étudiants.
En outre, en vue des mobilisations de protestation contre l’Expo en mai 2015, nous invitons toutes les réalités de lutte à prendre part aux assemblées nationales de débat, de réflexion, de propositions politiques qui seront appelées à Milan, afin d’imaginer ensemble une opposition européenne aux politiques de la crise.
Enfin, avec notre regard tourné vers cet automne qui nous attend et un été de luttes territoriales allant du Val de Susa à la Sicile du NoMuos, nous ne pouvons que penser à Paolo, Luca, Graziano, Francesco, Lucio et tous les compagnons et compagnes qui sont actuellement emprisonnés ou sous résidence surveillée pour la générosité avec laquelle ils ont pris part à nos luttes communes. Nous voulons les ramener à nos côtés au plus vite.
De la même manière, alors que commence l’invasion israélienne de la bande de Gaza, nous sommes aux côtés de tous les hommes et de toutes les femmes palestiniens, victimes d’une nouvelle et énième attaque contre les peuples en lutte.
Avec notre regard tourné vers le cimetière de la Méditerranée où se déroule la tragédie de tant de vies refusées, nous ne pouvons pas considérer les guerres, les invasions et les politiques des frontières autrement que comme des dispositifs capitalistes contre lesquels nous devons projeter l’horizon de nos luttes.
Assemblée plénière de Venaus (Val de Susa) des mouvements contre l’austérité et la précarité – 13 juillet 2014
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